Et de trois. Huit ans après ses débuts, Isaac Delusion dévoile un nouvel album en 2019. « uplifters » marque une étape décisive dans l’histoire d’un groupe français à part, loin des modes et des excitations passagères. Rescapés d’une certaine scène des débuts 10’, le temps a fait d’eux un objet précieux : de la pop comme on n‘en fait plus, qui revendique haut et fort ses influences anglo-saxonnes. Jolie pirouette que de composer un album d’uplifters quand on s’appelle Isaac : cet album sera celui de l’écriture spontanée, chansons hors temps et hors sol malgré la gravité qui pèse toujours, chansons simples et belles pour faire la courte échelle aux coeurs désenchantés.
Des mots même du groupe : « Elles sont un hommage au toi d’avant. À cette frustration bienfaisante, cette période très précise où tu commences à avoir des rêves mais que tu ne peux pas encore les réaliser. ». Sans pour autant laisser place à la nostalgie Loïc Fleury et Jules Pacotte sont partis à la reconquête de ce continent enfoui où les rêves, la douceur et les envies ont resurgi comme au premier jour. C’est ce voyage intérieur que raconte uplifters en onze morceaux solaires, couleur pastel, dont la légèreté n’exclut jamais la profondeur des intentions.
uplifters, c’est aussi la simple histoire d’un disque dur parti en fumée. Le groupe y enregistrait les maquettes d’un album parti pour être complètement différent. Si « Rust & Gold » (2017, microqlima) laissait libre cours aux explorations virtuoses, pour UPLIFTERS l’esprit de bidouillage a dû reprendre le dessus, de l’époque où Isaac Delusion s’inventait avec trois fois rien dans le confort modeste d’une chambre de bonne en banlieue parisienne. La trentaine approchant pour les deux amis d’enfance, le besoin s’est doucement installé de renouer avec une énergie salvatrice, une innocence et une liberté qu’on pensait égarées avec l’expérience et les années.