Depuis Genève, Mara est de ces artistes qui traverse des frontières musicales, trop curieuse, trop assoiffée de sons pour se contenter d’un seul genre, adhérer à une unique esthétique. À l’adolescence, déjà, la Suissesse est de tous les concerts. Elle veut apprendre, comprendre, trouver de la matière afin de nourrir ses premiers mix et, peu à peu, composer ses propres morceaux, « très orientés club ».
Il faut dire que Mara a été biberonnée à la house, au hip-hop puis à l’adolescence au dancehall, au reggae, à la dubstep et à la drum&bass qui finissent par singulariser ses DJ sets, pensés selon une même idée : mettre les corps en ébullition.
Depuis 2018, Mara a ainsi empilé les lignes sur le C.V. : il y a eu ces DJ sets donnés dans toute la francophonie (Bruxelles, Marseille, Genève, Paris, Montréal), cette résidence chez Mouv’ où, pendant quatre ans, elle mixe chaque semaine une heure de musiques caribéennes et afro. Toutes ces expériences sont salvatrices : elles donnent suffisamment confiance à Mara pour opérer en totale indépendance (de la création de son label au graphisme), l’encouragent à créer sans se soucier des catégories bien définies, et l’incitent à assumer ses propres choix. À commencer par cette recherche perpétuelle de l’efficacité : «Je sais que j’ai besoin de privilégier la spontanéité, de faire confiance à la simplicité et à l’immédiateté d’une production, d’un son ou d’un texte, raconte-t-elle la voix remplie de certitudes. Après tout, en soirée, tout le monde veut aller à l’essentiel, danser sur des gimmicks entêtants. »
Le succès de Mara dépasse pourtant rapidement le cercle des clubs et des noctambules, et se propage jusque sur Internet où « Foufoune » cumule plus d’un million de vues, incitant au passage Angèle à reprendre cette ode au cunnilingus, tandis que « Point cue » termine en tendance sur TikTok. Parce que les toplines et l’instrumentale sont accrocheuses.
Aujourd’hui Mara se consacre à son nouveau projet prévu pour 2025 et à ses soirées “Foulamerde” dont une tournée est prévue en septembre 2024. Son énergie positive derrière les platines est contagieuse et vous fait bouger, que vous le vouliez ou non !